Grasset (24 août 2011)
Gilles Rozier, né à La Tronche près de Grenoble en 1963, est un écrivain français. Il écrit des poèmes en yiddish et est également traducteur du yiddish et de l'hébreu. Il est diplômé de l'ESSEC et titulaire d'un doctorat de littérature yiddish.
bibliographie
- Par-delà les Monts obscurs, Paris, éd. Denoël, 1999, 90 p.,
- Moïse fiction, Paris, éd. Denoël, 2001, 165 p., , sélection du prix Wepler 2001
- Un amour sans résistance, Paris, éd. Denoël, 2003, 159 p., (paru en édition de poche, Folio n° 4229), sélectionné pour le prix Femina 2003
- La Promesse d'Oslo, Paris, ed. Denoël, 2005, 187 p., prix Méditerranée des lycéens 2006, prix Wizo 2006.
- Projections privées, Paris, ed. Denoël, 2008, 314 p.,
- D'un pays sans amour, Paris, ed. Grasset, 2011, 444 p.,
D'un pays sans amour de Gilles Rozier
Ainsi parlait Sulamita, une vieille dame digne, une mémoire vivante, qui a vécu dans sa chair le monde englouti mittel-européen, qui de Moscou à Bucarest, de Varsovie à Lvov, chantait, vibrait, mentait, respirait le yiddish.
Pierre, un jeune homme d’abord froid puis passionné, se prend d’amitié pour Sulamita, recluse en son palais romain. Il l’interroge sur le destin de trois poètes, étoiles filantes qui se croisent dans le ciel étoilé de Varsovie en 1922 : Peretz Markish, Uri-Zvi Grinberg, Melek Ravitsch.
Des noms qui ne vous disent rien ? Quelle importance ? L’un émigra en Palestine en 1923, l’autre rejoignit les communistes soviétiques en 1926, le troisième voyagea de Mandchourie à Mexico, avant de se fixer à Montréal. Ils eurent vingt ans, des maîtresses, une gloire de révoltés de la langue, une rage de vivre qui se brisa contre la catastrophe sans équivalent aucun où le Yiddishland disparut, terres et livres, corps et âmes.
Pas vraiment, l’âme : elle est là, dans ces pages infusées d’histoires et de cris, d’anecdotes et de poèmes, dans ce roman d’amour fou qui caracole sur la ligne de crête des empires incendiés, l’Autriche-Hongrie, le IIIème Reich, la vieille Europe. « Mère, nous arrivons d’un pays sans amour, d’un pays où Dieu est absent, Déluge en tête et crépuscule dans le sang. »
revue de presse
« Au commencement »… il y avait un monde, qui ressemblait à une « broderie » dont les fils entrelacés reliaient les shtetl entre eux, les villages aux bourgades et les bourgades aux quartiers juifs des grandes villes : ces fils entrelacés constituaient une langue, le yiddish, que des écrivains et poètes ont su magnifier. « Au commencement »… du sixième roman de Gilles Rozier, il y a une quête, celle de ce monde englouti par ce que l’on n’arrivait pas à nommer juste après, tant les horreurs commises semblaient dépasser l’entendement humain, et que l’on finira par qualifier de Shoah. « Au commencement »… de cette histoire, il y a le dialogue improbable entre les deux principaux personnages, qu’une indéfinissable « magie » réunit : celle du Yiddishland, terme réducteur pour évoquer cet archipel d’idées, de créativité, d’odeurs, d’émotions, de vivacité et de ferveur. Sulamita, une dame très âgée, a passé une partie de sa vie à collecter les œuvres de son père, photographe et écrivain de Varsovie, mais aussi des poètes de l’Union des écrivains et journalistes juifs de Varsovie : Peretz Markish, Ouri-Zvi Grinberg, Melekh Ravicz.Pierre, orphelin à dix-huit ans à peine, perd également son unique ami.- Par Lydie Türkfeld - http://israelmagazine.co.il/dun-pays-sans-amour-de-roman-de-gilles-rozier/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=dun-pays-sans-amour-de-roman-de-gilles-rozier
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