mercredi 15 février 2012

revue de presse : l'humour juif

revue de presse


Jerome Charyn, Philip Roth et Romain Gary. (AFP) Les visages de l'humour juif 


Qu'il s'exprime en yiddish, en anglais, en allemand ou en français, le rire est l'arme des écrivains pour raconter le monde et s'en moquer.


L'humour juif, qu'est-ce que c'est? Chacun a bien sa petite idée, ses références toutes prêtes à l'emploi. La plupart du temps, elles sont visuelles et sonores. Elles relèvent de l'éclat de rire. C'est Woody Allen dans Meurtre mystérieux à Manhattan qui déclare: «Quand j'écoute trop de Wagner, j'ai envie d'envahir la Pologne.» Ce sont les frères Coen qui font inscrire au générique de fin de A Serious Man, cette mention: «Aucun juif n'a été blessé pendant le tournage de ce film.» Ce sont aussi des palanquées d'histoires sur les mères, Dieu, l'argent, qui se veulent drôles, qui souvent le sont et parfois frisent la correctionnelle. Tout le monde n'a pas la finesse d'esprit d'un Tristan Bernard sur le point d'être déporté à Drancy. À la personne qui lui demandait: «De quoi avez-vous besoin M. Tristan Bernard?», il répondit: «D'un cache-nez.»

Définir l'humour juif? Mission impossible si l'on en croit le Prix Nobel de littérature américain Saul Bellow: «L'humour juif est mystérieux et échappe à nos efforts - à mon avis, même aux efforts de Freud - de l'analyser.» Alain Oppenheim, auteur d'une belle anthologie chez Omnibus tente pourtant quelques pistes: «Ce serait une erreur de limiter l'humour juif à son aspect “défensif”: outil de lutte contre l'injustice, dérivatif à la dureté du temps surtout dans un monde hostile, exutoire contre la fatalité. Bref, d'en faire “la langue des désarmés” et, pire, ”la politesse du désespoir”.» À ses yeux, l'humour juif «se veut libérateur et révélateur, témoignage d'optimisme et de joie de vivre, et, dans le même temps, il entend déranger et faire “rire jaune”». Un point de vue qui trouve écho chez Franck Médioni. Dans son volume Le Goût de l'humour juif, il parle de «rire parfois amer et vengeur mais libérateur» avant d'ajouter: «C'est un mouvement de l'esprit, une source de vie face à l'oppression, les vicissitudes que l'histoire - avec une grande hache comme dit Georges Perec - a fait subir au peuple juif.»
Dans ce voyage au pays de l'humour juif littéraire, depuis son apparition à la fin du XIXe siècle en Europe centrale et de l'Est jusqu'à aujourd'hui, la Shoah fait figure de borne. Il y a un avant et un après Holocauste. Avant, il y a l'humanité, grouillante, truculente, la drôlerie et la cruauté des histoires du yiddishland, ce territoire qui connut les pogroms et vit éclore les talents des grands conteurs que furent Sholem Aleikhem, Moykher-Sforim, Isaac Bashevis Singer.

Un style décalé et satirique

Après, n'écoutant pas Adorno qui a dit un jour «qu'écrire un poème après Auschwitz est barbare», plusieurs écrivains ont choisi l'humour noir, la farce, le grotesque pour dire l'horreur. Le Hongrois Imre Kertész, survivant d'Auschwitz, Prix Nobel 2002, écrit à la fin d'Être sans destin: «Puisque là-bas aussi, parmi les cheminées, dans les intervalles de la souffrance, il y avait quelque chose qui ressemblait au bonheur.» En 1967, Romain Gary dans La Danse de Gengis Cohn met en scène le tandem hilarant que forment un ex-tortionnaire nazi et sa victime juive devenue son dibbuk, mauvais génie lui pourrissant la vie. Edgar Hilsenrath (lire ci-dessous), en 1972, imagine dans Le Nazi et le Barbier, les tribulations d'un SS qui, pour sauver sa peau, se fait passer pour un survivant juif et pousse l'empathie jusqu'à s'installer en Palestine. Plus près de nous, en 2006, Jonathan Littell achèvera Les Bienveillantes, prix Goncourt, par une scène grotesque dans laquelle son nazi tord le nez de Hitler qui lui tendait la main pour le décorer dans son bunker.

Alain Oppenheim souligne bien à quel point cette forme d'humour décalée, satirique, parodique, a pu susciter la controverse voire la colère dans les milieux juifs.

 Et de citer les cas d'Irène Némirovsky avec David Golder, du Néerlandais Arnon Grunberg avec Le Messie juif, du Canadien Mordecai Richler avec L'Apprentissage de Duddy Kravitz ou du cultissime Philip Roth avec Portnoy et son complexe. Qui dit Roth dit New York, haut lieu de l'humour juif littéraire sous toutes ses formes. Voici Jerome Charyn, chroniqueur prolifique et attendri du Bronx. Voici Michael Chabon et les créateurs de superhéros, comme Batman, qui firent enrager Goebbels. Voici Shalom Auslander, dont le rire tutoie le blasphème dans La Lamentation du prépuce et touche au cœur dans la nouvelle intitulée Kit de préparation à l'Holocauste pour ados (dans le recueil Attention Dieu méchant)
Voici le Russe juif installé à New York Gary Shteyngart, hautement drolatique et provocateur. «Je me présente, Micha Borissovitch Vainberg, trente ans, forte surcharge pondérale, petits yeux bleus enfoncés, ravissant profil juif évocateur des plus remarquables spécimens de perroquets, et lèvres si délicates qu'on aurait tendance à les torcher du revers de la main», écrit-il au début d'Absurdistan. À propos de russe: le plus bel hommage à la lecture d'un texte juif n'est-il pas celui de Gorki, écrivant à Sholem Aleikhem
: «En vous lisant, j'ai ri et j'ai pleuré»?

«L'humour juif - anthologie littéraire». Édition conçue et présentée par Alain Oppenheim, Omnibus, 1  058 p., 29 €.

«La vie éternelle», de Sholem Aleikhem,textes choisis et traduits du yiddish par Arthur Langerman et Ariel Sion, Metropolis, 304 p., 24 €.

«Le Goût de l'humour juif». Textes choisis et présentés par Franck Médioni, Mercure de France, coll. «Le Petit Mercure», 146 p., 6,90 €.

lundi 13 février 2012

France . Caroline Boidé - Les Impurs

 
carolineboide_thumbCaroline Boidé est une jeune femme de trente ans, née d'une mère juive d'Algérie et d'un père originaire de France. Les Impurs est son deuxième roman.

Bibliographie
rongés / tentation de lire...

Les Impurs - 160  pages


Alger, fin des années cinquante. Malek, jeune musulmane, n’a d’autre religion que celle des livres. David est un ébéniste juif de Batna. Ensemble ils vont vivre un amour fou alors que s’installe la guerre civile. Si Malek est décidée à vivre sa passion jusqu’au bout, David, lui, reste plus perméable au nouvel ordre du monde.
 Loin des images sépia de l’Algérie de l’époque, Les Impurs lève le voile sur ce bastion de paix millénaire entre juifs et arabes, fait de jours communs et bariolés, éclaire à sa manière notre présent et ce que l’on nomme à tort l’entente impossible.
 Dans ce roman d’une grande sensualité, Caroline Boidé nous montre combien par-delà la disparition et la guerre suffocante, écrire ouvre une espérance inouïe d’entendre les voix qui se sont tues et de voir enfin sans limites. 

citation, page 30 : « Chaque jour, à l’atelier, j’attendais Malek. Elle me rejoignait vers dix-sept heures, une fois sortie de la bibliothèque. Un peu avant, je laissais le meuble en cours et rêvais, couché sur le dos dans un tas de copeaux, à écouter le silence, le sang battre dans mes veines en espérant qu’elle frappe.
Les Juifs et les Arabes se fréquentaient beaucoup à cette époque. Ils partageaient leurs appartements, leurs fêtes, leurs tables, leurs vies en somme, au risque d’être intrusifs parfois, alors Malek ne se cachait pas pour venir me retrouver. Si elle avait voulu tenir nos rencontres absolument secrètes, elle ne l’aurait pas pu car la vie se déroulait dehors en Algérie, dans les rues, sur les perrons, devant les vitrines des magasins, où il y avait toujours des rassemblements de familles et de vieillards, à causer au creux des portes. C’était le cas devant les fenêtres de mon atelier comme partout ailleurs. »

  David et Malek aurait pu vivre heureux, à une autre époque, ailleurs... et surtout si leur religion ne les séparaient pas de façon définitive.

Elle est musulmane lui juif dans l'Alger des années 50 au début de la décolonisation. Par son journal, David nous raconte son amour, entrecoupé de petites phrases, et d'évènements de la vie quotidienne, les attentats, les morts, l'intolérance...


Un roman intéressant, mais que le héros semble désagréable, vraie chiffe molle sous l'autorité de son rabbin et de sa mère. Il abandonne son amour parce qu'impur, puis lorsque Malek meurt, son amour redouble, au point de n'avoir aucune considération pour Lea, son épouse choisit par sa mère. Seule sa fille aura grâce a ses yeux, et encore... 


Bref, intéressant mais je n'ai pas aimé.



En attendant mon avis, d'autres en parlent...


http://chroniquesdelarentreelitteraire.com/2012/01/romans-francais/les-impurs-de-caroline-boide

http://www.encres-vagabondes.com/magazine/boide.htm

http://lasciereveuse.hautetfort.com/archive/2012/02/02/caroline-boide.html

http://memoirememoires.wordpress.com/2012/01/17/les-impurs-de-caroline-boide/


jeudi 9 février 2012

revue de presse... Imre Kertészs

.revue de presse

Grand entretien - Imre Kertész, écrivain hongrois, Prix Nobel 2002 | LE MONDE DES LIVRES | 09.02.12 | 11h46 


BERLIN ENVOYÉE SPÉCIALE - Il reçoit en chaussons, appuyé sur sa canne, et prévient non sans humour : "Une des conséquences de mes médications n'est pas que je sois mort, comme on aurait pu s'y attendre, mais que je cherche mes mots."Premier Prix Nobel hongrois de littérature en 2002, Imre Kertész est l'auteur d'Etre sans destin, Le Chercheur de traces, L'Holocauste comme culture... (Actes Sud). A 82 ans, ce rescapé des camps s'est exprimé en hongrois sur la Hongrie d'aujourd'hui et sa conception du rôle de l'écrivain.


L'écrivain hongrois Imre Kertész, lauréat du Prix Nobel de littérature en 2002, avec son épouse Marta lors d'une cérémonie au Musée juif de Berlin, en novembre 2008.
Quel regard portez-vous sur la Hongrie de Viktor Orban ?


Cela fait dix ans que je vis à Berlin, loin des affaires politiques hongroises. Néanmoins, si vous voulez comprendre, il faut vous référer au peintre Marcel Duchamp. Il disait : "Il n'y a pas de solution parce qu'il n'y a pas de problème." Ce bon mot s'applique parfaitement à la Hongrie. Rien de nouveau dans ce pays. Le chef qui fascine : on est aujourd'hui dans la même situation qu'à l'époque de Janos Kadar (1956-1988). La Hongrie est envoûtée par Orban comme par le joueur de flûte d'Hamelin. Cela renvoie à quelque chose de très profond. Et, chez moi, à un véritable doute...
Un doute ?
Je me demande si ce pays a fait un choix entre Asie et Occident. N'oubliez pas que les Hongrois descendent de tribus d'origine asiatique installées au coeur de l'Europe au IXe siècle. A l'école, les petits Hongrois apprennent que leurs ancêtres sont venus des steppes du sud de l'Oural pour développer le bassin des Carpates. Et qu'à la même époque, ils ont adopté le christianisme. Tous les Hongrois ont donc en tête ce double jeu d'appartenance. Cette contradiction aussi. Car les normes d'une société chrétienne sont différentes de celles d'une société clanique. Si j'insiste sur cette double polarité, c'est qu'elle me semble au fondement de la situation actuelle.
Après soixante-dix ans d'autoritarisme, d'Horthy (1920-1944) à Kadar, on aurait pu penser que les Hongrois auraient à coeur de défendre une démocratie chèrement conquise...
Je ne suis pas historien, mais la Hongrie est un pays où il n'y a jamais eu de démocratie. Au sens où celle-ci n'est pas un système politique mais un processus organique mobilisant une société entière. Dans le cas hongrois, ce développement a été bloqué par la montée de l'Empire ottoman au XVIe siècle. Et ce retard n'a jamais été rattrapé. En termes historiques, attendre de ce pays qu'on y trouve la démocratie n'a quasiment pas de sens.
D'où votre conclusion surréaliste à la Duchamp ?
Oui. La question que je me pose, c'est : pourquoi la Hongrie s'est-elle toujours trompée ? Rappelez-vous. A l'heure où la révolution grondait en Europe, la Hongrie soutenait Marie-Thérèse ! A partir du XVIe siècle, le pays va appartenirsuccessivement au bloc ottoman, au bloc des Habsbourg puis au bloc soviétique. Chaque fois, il essaiera de jouer un jeu dans le bloc qui l'a aspiré. En apparence, il s'en tirera bien. Mais en apparence seulement. Sous Kadar, s'il apparaît comme la baraque la plus gaie du camp socialiste, c'est au prix de la négation de la révolution de 1956 et d'une politique d'endettement qui lui coûtera cher. La situation actuelle n'est qu'une illustration supplémentaire de cette propension à l'erreur. L'Etat hongrois choisit aujourd'hui de s'opposer à l'Europe au nom de la défense des intérêts nationaux, ce qui peut donner l'impression d'un retour à la souveraineté. Mais, une fois de plus, il se trompe. Rien de nouveau. Pas de problème. Et pas de solution puisque pas de problème.
On perçoit votre ironie. N'y a-t-il néanmoins rien à faire ?
Il y a une dizaine d'années, j'ai rencontré dans un avion un jeune Hongrois avec un passeport allemand. Il vivait à l'étranger mais venait de passer un semestre à l'université de Budapest. Il m'a expliqué avec dégoût à quel point les étudiants, déjà à cette époque, étaient partisans de l'extrême droite. Partout dans le monde, disait-il, les étudiants étaient de gauche. Il n'y avait qu'en Hongrie qu'il avait rencontré une jeunesse conformiste et fasciste. Nous avons cherché une explication. En vain. Tout ne s'explique pas. Parfois, il faut accepter les faits. La Hongrie est une fatalité qui n'a ni sens ni explication et qui est unique en Europe. Les Hongrois se cramponnent à leur destinée. Ils finiront sans doute par échouer sans comprendrepourquoi.
Vous avez été déporté à Auschwitz à 15 ans. Pouvez-vous considérerl'antisémitisme hongrois comme une fatalité ?
Auschwitz, la Shoah, cette page de l'Histoire n'a pas été travaillée en Hongrie. Nul examen de conscience. Ce pays ne s'est jamais demandé pourquoi il était systématiquement du mauvais côté de l'Histoire. Mon ami l'écrivain Peter Nadasvient de publier une grande analyse dans le magazine hongrois ES (décembre 2011). Il explique que l'autoritarisme de la Hongrie découle de "l'esprit de la province". Sa base, ce sont les lignées, les clans. La république ne l'intéresse pas. Elle s'appuie sur un réseau clérical solide qui cultive l'esprit patriarcal. La haine des juifs (2 % de la population) comme celle des Tziganes (environ 7 %) est nécessaire pour imposer une vision clanique et primitive de la nation.
Peut-on établir un parallèle avec les années 1930 ?
En Hongrie, oui. Il y a des pages là-dessus dans mon Journal. Des images. La rampe de l'escalator du métro à Budapest couverte d'affiches du même vert qu'utilise le Parti des croix fléchées : "Ni gauche ni droite, chrétien et hongrois", et, dessous, le sigle du parti d'extrême droite. Ces visions me rappellent mon enfance. En 1938, nous collectionnions les affichettes électorales des Croix fléchées : des juifs en haut-de-forme et queue-de-pie qui sautaient comme des punaises au passage d'un rouleau compresseur...
Souffrez-vous de ce climat ?
Bien sûr. Cela me fait mal. J'ai quelques amis de droite à Budapest, mais je ne peux les contacter que secrètement. Il y a comme une gêne entre nous. Je leur faiscourir un risque. Ce n'est pas bien vu d'entretenir des relations chaleureuses avec moi. Rappelez-vous le déchaînement de violence au moment de mon prix Nobel. On me reprochait d'être le seul Nobel hongrois alors même que je ne glorifiais pas la "hungaritude". Après Un autre, on m'a attaqué à cause de l'image sombre que je donnais du pays. On s'est même demandé si j'étais un vrai écrivain hongrois... Par ailleurs, la culture de la haine est telle qu'il est très difficile de dire à ces amis que je parle aussi avec des gens de gauche.
N'avez-vous pas envie de prendre la plume pour protester ?
J'ai 82 ans. Je suis malade. Ma réaction a été de m'installer ici, à Berlin. Agir ? Je ne peux le faire que par l'écriture. Or quand je le fais, cela n'a aucune influence ou cela me vaut des condamnations. A une exception près toutefois. La sortie en Hongrie l'an dernier de mon Journal (à paraître en français chez Actes Sud) a, pour la première fois, suscité des réactions de sympathie. Cela laisserait-il entendre que la Hongrie ne suit pas en bloc le joueur de flûte ? Cela m'a fait penser en tout cas à cette boutade de Karl Kraus : "La situation est désespérée mais pas sérieuse."
Vous ne vous êtes jamais senti une responsabilité publique ?
Je n'ai jamais été un homme d'engagement. J'envie l'écrivain au verbe rare. L'écrivain inflexible qui, même par gros temps, mène sa barque en solitaire. Lorsqu'elle est devenue un pays libre et prétendument démocratique, la Hongrie m'a enfermé dans la case "judéité". Elle ne tenait compte ni de mon expérience vécue ni de ma production littéraire. Cela m'a rendu incapable de développer le moindre sentiment de solidarité nationale. C'est triste, parce que cela corrobore le vieux préjugé qui veut que le "juif" ne s'intéresse pas au "Hongrois". Mais tout est jeu de dupes dans la situation publique actuelle. Dans le champ sémantique aussi. Aucun mot, aucune formulation, n'a de signification réelle. La raison n'a pas droit de cité. Seuls règnent les émotions, le romantisme, le sentimentalisme.
Comment voyez-vous l'avenir ?
Certains jours, je me dis qu'en secret, les Hongrois sentent qu'on va dans la mauvaise direction. Et qu'Orban va échouer - après tout, dans les années 1940, la situation du Tyrol du Sud semblait tout aussi inextricable. Or, on est parvenu à un accord. Mais on ne peut écarter aucune hypothèse. Il est possible aussi que la Hongrie bascule dans le chaos extrême. Ce serait une tragédie, mais lorsque le peuple ne se retrouve pas dans la politique et que l'économie est dans une impasse, la menace est sérieuse. La question tzigane est aussi importante que celle de l'antisémitisme. Si on continue ainsi à brimer systématiquement les Tziganes, ils finiront par perdre patience. On les aura acculés à la violence.
Quels sont vos projets ?
Sur son lit de mort, Bartok disait : "Je pars avec des valises pleines." Dans mes valises à moi, il y a mon Journal, que je poursuis même si, avec ma maladie, il m'est devenu difficile de taper à la machine. Et puis un nouveau roman, qui s'intitule en hongrois Vegso Kocsma ("L'Ultime Auberge")... De quoi parle-t-il ? De tout. Si je réussis à le terminer, ce sera, après Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas etLiquidation (Actes Sud, 1995 et 2004), le point d'orgue d'une trilogie. Ces trois livres s'inscrivent dans un temps cyclique. Ils formeront un cercle.
L'ultime auberge, est-ce la mort ?
Non... Non, voyons... Rien d'aussi sérieux que ça !

mercredi 8 février 2012

France - Popeck

popk.jpg Le meilleur de l'humour juif
Popeck


Anthologie (broché).
270 Pages
Prix : 17 Euros
Editeur : Cherche Midi


Parution Novembre 2011


« L'humour juif, c'est de faire rire avec une histoire qui a un double sens et qu'on ne comprend qu'à moitié. » 

Le personnage de Popeck, l'irascible vendeur de caleçons molletonnés au verbe haut, nous est familier. Pour notre plus grand plaisir, il s'est résolu à sortir de son légendaire chapeau ses histoires les plus drôles, ses anecdotes les plus piquantes et ses pensées les plus irrésistibles. 

Le Meilleur de l’humour juif propose le meilleur et le plus savoureux de Popeck. Des lignes inédites dans lesquelles on retrouve, intacts, son univers, ses colères, sa loufoquerie et toute sa sensibilité grinçante.

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 Popeck, pseudonyme de Judka Herpstu, né le 18 mai 1936 à Paris de père roumain et de mère polonaise, est un acteur depuis 1966 (sous le pseudonyme de Jean Herbert1) et, depuis 1978, humoriste français, de culture juive, créateur d'un personnage aux airs grognons et râleurs, vendeur de caleçons molletonnés, à l'accent yiddish et à l'humour juif ashkénaze, répétant volontiers On n'est pas des sauvages, tout de même !

Après avoir fait le cours Simon, le personnage de Popeck est sorti de l'imagination de Judka Herpstu en 1978.
Avant d'exhiber ses caleçons molletonnés sur les plus grandes scènes, il se produit dans de petits cabarets. Très vite, l'humoriste qui sommeillait dans l'enfant désintéressé par l'école et le jeune homme las de son métier de coursier fait surface et le public vient en masse assister à son spectacle au Café d'Edgar de Montparnasse.
L'Olympia, le festival Juste pour rire de Montréal et le Palais des Congrès, où il fait salle comble en 1992, lui ouvrent leurs portes.
Le cinéma fait appel à lui dans Les Aventures de Rabbi Jacob qu'il tourne aux côtés de Louis de Funès. Il semble alors ne manquer à sa carrière qu'une apparition sur les planches. Lorsque Pierre Chesnot lui écrit une pièce sur mesure, Drôles d'oiseaux, le succès est immédiat.
Popeck poursuit dans sa lancée et abandonne son célèbre accent pour jouer Harpagon. Il est plus récemment apparu dans Le Pianiste de Roman Polanski.

site officiel : http://www.popeck.fr/